Parcours


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Chanath est le nom d’artiste de Chantal Legendre. Chanath est entrée en Art par nature. Aussi, le travail de Chanath est-il atypique et doit-il être regardé hors références explicites.

Rédigeant un mémoire sur la vie de Camille Claudel,
dont la destinée tragique l’avait profondément émue et inspirée,
elle a peint avec passion une série d’huiles sur toile d’une grande intensité et qualité (1987).
C’est ainsi qu’elle a embrassé la voie ardue qui s’est imposée à elle, qui est devenue vitale pour elle, la création artistique.

La liberté de l’être, la liberté de la femme, la liberté de l’artiste, leur pleine intégrité,
sont un implicite manifesté dans toute l’œuvre de Chanath,
perceptible dans la légèreté mouvante des postures,
dans l’affirmation de présence des corps, dans la vastitude des paysages également,
paysages sans bornes ni contraintes.

On se demande souvent, afin de cerner une œuvre d’artiste :
eh bien, mais de qui cette œuvre a-t-elle subi l’influence ?
Aucune réponse possible pour Chanath, car elle emprunte selon son élan
les voies de vastes courants artistiques parcourus par l’humanité,
au travers des lieux et des temps.

Citons au passage :
– représentations oniriques universelles (le rêve chez les humains)
– peintures rupestres immémoriales (le vif stupéfiant du monde vivant)
– iconographie dans l’art sacré (la ferveur spirituelle)
– épurement des lignes corporelles (art khmer)
– délicatesse de l’amour au jardin (miniatures persanes, indiennes)
– art du pinceau extrême-oriental (Chine, Japon, Indochine)
– art du vitrail (Occident, Yémen)
– calligraphie et enluminures (Europe, Arabie, Asie)

Ces mouvances sont diverses mais conjuguent toutes une haute quête d’harmonie,
que l’on retrouve dans l’œuvre de Chanath aussi bien dans les sujets choisis,
dans la naturalité des traits, fins ou dispersés,
que dans le mariage des couleurs en intenses camaïeux, ardents ou bien contemplatifs.

Le thème du corps est décliné au travers de l’ineffable de la présence humaine,
du cœur amoureux, du cœur aimant, de la fusion des êtres qui en résulte.
Les corps se consument dans l’attente, les cœurs se fondent dans plus vaste qu’eux-mêmes.
La représentation de l’humain est au centre de l’expression artistique de Chanath,
prise dans le mystère du sentiment d’être, qu’amplifie le sentiment amoureux.

Le thème du paysage est abordé d’une manière particulière,
les paysages secrets que nous montre Chanath ne sont pas des paysages de la nature,
ils sont des paysages de nulle part, issus de l’intime de son être,
des paysages oniriques où se recueillir en soi-même, où se donner refuge,
peut-être, en attente de la belle rencontre.

Les savoir-faire de Chanath sont nombreux et divers,
sa sculpture est une part importante de son œuvre,
mais aussi sa peinture aux manières variées, ses vitraux et ses tableaux de verre,
sa gravure délicate, ses livres d’artiste (objets rares),
ses duos avec des poètes mariant textes et peintures,
sa propre poésie, car Chanath est poète aussi.

Jean-Paul Dousse


« Chantal Legendre Chanath nous invite à un voyage sur le chemin d’un art qui devient une recherche intérieure et une quête qui se poursuit inlassablement. Une quête issue d’une liberté intérieure construite et toujours recommencée sans laquelle rien n’est possible et par laquelle l’aspiration à ce qui dépasse et transcende ne se sépare plus de l’ensemble que constitue à la fois l’œuvre et l’artiste. L’art qui perpétue la vie, vainc la mort dans l’inlassable recherche du beau, de l’harmonieux, du poétique, du spirituel et de l’humain dans tout un chacun. La force de l’artiste réside dans l’authenticité de sa démarche, l’extrême maîtrise de ses moyens et la parfaite disponibilité aux sensations nouvelles et aux résonances qu’elles suscitent, la spontanéité d’une œuvre que n’altère aucune préoccupation d’école ou de mode. »

Touria Ikbal